Pour les professionnels

Creuse : l’eau potable polluée par un pesticide

La contamination de l’eau potable par les pesticides est une problématique majeure en France.  À Saint-Martin-Sainte-Catherine, commune située au sud-ouest du département de la Creuse, l’eau potable présente toujours des traces d’atrazine, un pesticide interdit en France depuis 2003 mais toujours présent dans les nappes phréatiques. Longtemps utilisée dans la culture du maïs, cette molécule ne devrait plus être détectable aujourd’hui dans l’eau potable. Pourtant, sa présence persiste sous forme de métabolites, comme la déséthylatrazine, soulevant des questions sanitaires, réglementaires et environnementales.

Le maire de la commune, Jean-Michel Pamiès, se veut rassurant. Selon lui, les concentrations mesurées dans le réseau de distribution restent en dessous des seuils de potabilité. Pourtant, cette contamination ancienne et diffuse soulève des interrogations légitimes. En effet, la pollution est connue depuis plus d’une décennie, notamment au niveau du hameau du Theil, où se situe le captage d’eau concerné. Les autorités sanitaires réalisent plusieurs analyses par an, affichées en mairie.

Comment un pesticide interdit depuis 2003 peut-il encore être présent dans nos verres d’eau ? Et surtout, que faire pour s’en débarrasser ?

L’atrazine : un contaminant invisible mais persistant

L’atrazine appartient à la famille des triazines, des herbicides à large spectre, autrefois très utilisés dans les cultures de maïs pour limiter les adventices. Facile à appliquer, peu coûteuse, mais très persistante, cette molécule a progressivement révélé sa toxicité. Interdite en France depuis septembre 2003, l’atrazine reste pourtant l’un des contaminants les plus souvent retrouvés dans les eaux souterraines.

Et pour cause : cette molécule est très stable, et ses métabolites comme la déséthylatrazine (DEA) s’infiltrent profondément dans les sols pour atteindre les nappes phréatiques. Une fois en profondeur, ces résidus sont difficiles, voire impossibles, à éliminer sans traitement spécifique. 

Un village creusois au cœur du problème

Dans la commune de Saint-Martin-Sainte-Catherine, les relevés effectués par l’Agence Régionale de Santé (ARS) ont mis en évidence des concentrations de déséthylatrazine autour de 0,026 µg/L. Ce chiffre reste sous la norme de 0,1 µg/L fixée pour chaque pesticide par la directive européenne sur l’eau potable. Toutefois, cela n’empêche pas la perception d’un risque : pour la population, la présence même d’un pesticide interdit suscite la méfiance.

La municipalité a lancé une série d’analyses supplémentaires pour confirmer l’origine de la contamination et suivre l’évolution des concentrations. À ce jour, aucune solution de substitution durable n’a été mise en place. Le syndicat des Monards, qui regroupe neuf communes, avait tenté en vain de régler le problème il y a dix ans par la construction d’un nouveau réservoir. Deux scénarios sont désormais envisagés pour relier le hameau du Theil à un autre réseau plus satisfaisant, mais chacun nécessiterait plusieurs kilomètres de canalisations. 

Un problème national : les pesticides interdits dans l’eau du robinet

Le cas de Saint-Martin-Sainte-Catherine est emblématique d’un phénomène bien plus large. En avril 2023, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) publiait un rapport révélant que des métabolites de chlorothalonil, un fongicide interdit depuis 2020, étaient présents dans près d’un tiers des échantillons d’eau potable analysés. Cela prouve que les effets des pesticides perdurent longtemps après leur interdiction, et que les nappes phréatiques sont des réservoirs de pollution à long terme.

D’autres communes rurales en France ont été confrontées à des situations similaires. Dans le Gard, à Saint-Hilaire-de-Brethmas, la présence de simazine et de ses dérivés dans l’eau a privé les habitants d’eau potable au robinet pendant plus d’un mois en 2024. Ce phénomène n’est donc ni ponctuel, ni isolé.

Santé : quels sont les risques associés à ces résidus de pesticides dans l’eau potable ?

Même à faible dose, l’exposition chronique à des pesticides ou à leurs métabolites n’est pas anodine. Voici quelques effets sanitaires associés à l’atrazine selon plusieurs études :

  • Perturbation hormonale : l’atrazine agit comme un perturbateur endocrinien, pouvant affecter le système hormonal, en particulier chez les femmes.

  • Troubles de la reproduction : elle pourrait nuire à la fertilité ou au développement embryonnaire.

  • Effets sur le foie, le cœur et le sang : des atteintes ont été documentées lors d’expositions prolongées à fortes doses.

  • Neurotoxicité potentielle : des troubles du système nerveux central sont évoqués, notamment chez les enfants.

La déséthylatrazine est moins étudiée que sa molécule mère, mais elle n’est pas exempte de toxicité. L’OMS la classe parmi les substances à surveiller en raison de sa stabilité et de sa capacité à se concentrer dans les écosystèmes. Sa présence prolongée dans l’eau potable pose donc des questions de santé publique, même lorsque les seuils réglementaires ne sont pas dépassés.

Pour en apprendre plus sur le danger des PFAS et leur impact sur la santé, nous vous invitons à consulter notre page dédiée au sujet. 

Que dit la réglementation ?

En France et en Europe, la réglementation sur les pesticides dans l’eau potable est parmi les plus strictes au monde. La limite de 0,1 µg/L par substance et 0,5 µg/L pour le total des pesticides vise à garantir une eau de qualité. Toutefois, ces seuils n’intègrent pas toujours les effets cocktails (l’interaction de plusieurs substances à faibles doses) ni les effets des métabolites non réglementés.

De plus, la directive européenne de 2020 prévoit une révision régulière des substances surveillées. Mais de nombreuses molécules restent encore absentes des listes officielles de surveillance, alors même qu’elles sont régulièrement détectées. Il existe donc un décalage entre la réalité de la contamination et le cadre réglementaire.

Quelles solutions pour les résidus de pesticides pour les collectivités ?

Face à la persistance de l’atrazine et de ses dérivés dans l’eau potable, plusieurs approches peuvent être envisagées pour garantir une eau saine :

  1. Filtres spécifiques : Des solutions de filtration, telles que les systèmes de filtration Filtrabio, ont été développées pour cibler spécifiquement des contaminants comme l’atrazine. Les filtres Filtrabio utilisent des matériaux adsorbants avancés capables de réduire significativement la concentration de pesticides dans l’eau potable. Des études internes ont démontré leur efficacité dans l’élimination de l’atrazine, offrant ainsi une solution accessible pour les foyers confrontés à cette problématique.

  2. Protection des captages : La mise en place de périmètres de protection autour des points de captage d’eau permet de limiter l’infiltration de polluants. Cela implique des pratiques agricoles durables et une gestion rigoureuse des zones de recharge des nappes phréatiques.

  3. Surveillance renforcée : Un suivi régulier de la qualité de l’eau, avec des analyses ciblées sur les substances préoccupantes, est crucial pour détecter rapidement toute contamination. Cela permet une réaction rapide et adaptée en cas de dépassement des seuils réglementaires.

  4. Information et sensibilisation : Informer les citoyens sur la qualité de l’eau et les mesures prises pour la garantir est fondamental pour maintenir la confiance du public. Des campagnes de sensibilisation peuvent également encourager des comportements responsables en matière d’utilisation de produits phytosanitaires.

En intégrant des solutions telles que les filtres Filtrabio, les collectivités et les particuliers disposent d’outils efficaces pour lutter contre la contamination de l’eau par des pesticides persistants. Ces approches, combinées à une surveillance rigoureuse et à des pratiques préventives, sont essentielles pour assurer la sécurité de l’eau potable.

Conclusion

La situation vécue par Saint-Martin-Sainte-Catherine révèle une réalité encore largement méconnue du grand public : notre eau potable peut contenir des traces de substances interdites depuis des décennies. Ces résidus, invisibles et persistants, témoignent d’un héritage chimique encore bien présent dans nos ressources en eau.

Face à cette pollution silencieuse, les solutions existent mais demandent une volonté collective, un engagement politique fort et une adaptation des infrastructures. Prévenir la pollution de demain, c’est aussi prendre en charge les erreurs d’hier. Et cela commence par une meilleure connaissance, une surveillance renforcée, et une véritable stratégie de protection de notre bien commun : l’eau.

Sources :

Je protège ma planète avec Filtrabio

0

bouteilles en plastique en moins par jour grâce à nos équipements !

Ça pourrait vous intéresser !